(écrit par Sophie REBIBO HALIMI)
La traduction doit être adaptée au contenu et au public
A la différence du travail de traduction d’un contenu éducatif pour la jeunesse, type e-learning par exemple, la traduction de contenus récréatifs pour enfants a pour première règle l’adoption d’un style d’écriture dédié. En effet, l’écriture doit être adaptée à la fois au contenu et au public à qui ces contenus s’adressent.
Lorsqu’on se spécialise dans le contenu récréatif pour enfants sur Internet, le support le plus courant aujourd’hui est le support vidéo (devant le support audio simple). Il y a encore quelques années, les demandes de traduction ne concernaient que les dessins animés en format court ou long, et les comptines pour enfants type histoires pour s’endormir. Aujourd’hui, le volume de ces demandes a explosé, et une nouvelle catégorie est également apparue sur le Web : la traduction de sketchs, scénettes et petites histoires mises en scène et jouées par des enfants.
En France comme à l’étranger, la jeune génération comprend très tôt dans la vie comment créer sa propre chaîne Youtube ou autre, et avec l’aide de leurs parents, les enfants et jeunes ados s’investissent dans ces projets pour devenir « visibles, connus, et éventuellement commercialisables ». Et leur démarche ne connait pas les frontières, d’où un besoin croissant de traducteurs pour parvenir à s’exporter et toucher le plus grand nombre en élargissant leur audience.
Bien choisir le ton de la traduction
Que ce soit dans les dessins animés du web ou les comptines, le traducteur a souvent à adopter pour la narration un style reprenant le ton que nous connaissons tous grâce aux livres que nous lisaient nos parents dans notre enfance. Pour les dialogues, le ton s’adapte au thème de l’histoire mais aussi au contenu réel du script. Bien souvent, le client ne laisse aucune instruction particulière sur ce point, c’est donc au traducteur de « sentir » quoi faire et comment retranscrire les dialogues, et éventuellement d’en discuter avec la Directrice Artistique qui gère le projet et la coordination audio derrière.
De la même façon, c’est en équipe que les chansons sont adaptées en Français, à savoir que le traducteur propose une version la plus proche possible de l’originale, adapte le texte s’il faut par exemple absolument conserver des rimes, et la « Voix » qui enregistre l’audio finalise l’adaptation par le biais de son interprétation personnelle.
Enfin, quand les histoires pour enfants proviennent de l’étranger, on rencontre parfois dans les textes des paroles qui font référence à des différences culturelles trop importantes pour être conservées en Français. En effet, si dans certains cas on peut choisir de tout garder dans le texte pour éduquer les enfants aux cultures étrangères, dans d’autres cas le but recherché n’est pas celui-ci et les textes doivent être légèrement modifiés pour gagner en fluidité dans l’histoire. Par exemple en Français, on ne peut pas dire à chaque début de phrase « Ô mon Bouddha mon bon Bouddha ! », ni dire à tout va « si Dieu le veut » ou équivalent. Au traducteur de trouver la bonne tournure pour ne pas laisser un blanc dans le script traduit.
Quant aux sketchs et scénettes, le traducteur peut parfois passer du temps à adapter les onomatopées, qui ne sont pas toujours identiques d’un pays à l’autre. Pour gagner du temps, en accord avec la Direction Artistique du projet, on peut également laisser cette tâche à la Voix. Le traducteur peut donc se concentrer sur l’adaptation du texte au style des enfants, en respectant toujours le rythme imposé par la diction des personnages, le scénario, les blagues, les gags etc. Oui, traducteur c’est aussi un métier qui permet de se marrer !
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